No summary is available for this article.
Après les risques, les marges ?
Les banques françaises sont aujourd'hui confrontées à des problèmes de marges, comme elles l'avaient été auparavant, à la montée des risques-pays et des risques domestiques. En effet, elles ont dû faire face, au cours de la décennie quatre-vingt, à de très importants risques (PME et immobilier, en particulier) ayant nécessité un accroissement sensible de leurs provisions. Ainsi, les dotations nettes aux provisions et pertes sur créances irrécouvrables ont, pour les seules banques AFB, augmenté de 12,3 % en moyenne annuelle sur la période 1984-1993. Si l'on scinde la période en deux, les évolutions (en moyenne annuelle) sont plus saisissantes encore, avec + 6,0 % entre 1984 et 1991, et + 37,1 % en 1992-1993.
Les banques françaises ont donc vu leur rentabilité se dégrader depuis le début des années 1990. En 1992 et 1993, elles étaient en queue de peloton des pays les plus industrialisés, juste avant l'Italie et le Japon. L'année 1994 n'a pas démenti la tendance passée. Les dégradations de certaines banques françaises par les agences de notation n'ont fait que s'ajouter à celles intervenues lors des années précédentes. Il ressort nettement des analyses de ces agences que, même si l'immobilier pèse encore d'un poids indéniable sur le bilan des banques françaises, celles-ci souffrent avant tout d'une faiblesse structurelle de leurs marges.
Une rentabilité insuffisante des banques françaises
L'industrie bancaire française a donc aujourd'hui une profitabilité insuffisante, conséquence de marges laminées, qui résultent elles-mêmes de tarifications non optimales. Force est de constater que les établissements de crédit, en se fixant comme objectif prioritaire de capter la clientèle la plus vaste possible, mènent une politique d'une rationalité économique fragile. En effet, une telle « course à la part de marché » n'est rendue possible que parce que sont à l'œuvre des politiques de prix très agressives. Celles-ci se traduisent par une surenchère à la baisse sur les taux d'intérêt débiteurs, qui conduit nombre d'établissements prêteurs à proposer des financements à des taux inférieurs aux taux des produits sans risque (emprunts d'État).
La péréquation mal maîtrisée, comme la sous-tarification, qui se manifestent par une chute inquiétante de la rentabilité, sont donc des maux sérieux dont souffre l'industrie bancaire française. C'est pour approfondir la connaissance sur ces derniers et pour confronter les points de vue que ce dossier a été bâti. Il s'articule autour de deux axes principaux : d'une part, une approche générale, mais plurielle de la tarification ; d'autre part, une réflexion sur les remèdes possibles aux difficultés actuelles.
publication : April 1995 336 pages
Classification JEL : D49 D8 G2
Classification JEL : D49 G2 G28
Classification JEL : D49 G2 G28
Classification JEL : D49 G12 G2
Classification JEL : G21 G34 L11 L22
Classification JEL : E2 G11 G32
Classification JEL : F34 H63 O19
Classification JEL : G21
Classification JEL : H55 J26 N33