Hervé Magnouloux
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Rien n'est plus difficile à cerner que la corruption. Ses contours
sont très variables, la perception du phénomène également. Si sa
dimension morale est mise en avant, sa dimension économique soulève
de nombreuses problématiques. La principale caractéristique est
l'inégale répartition géographique. La rationalité individuelle des
pratiques corruptrices a permis le développement d'approches
microéconomiques qui insistent généralement sur les asymétries
d'information tout en intégrant certains apports de l'économie des
décisions publiques et de la théorie de l'agence. L'économie des
réseaux, de son côté, privilégie une approche plus globalisante.
Les économistes retiennent parmi les multiples formes de corruption
celles qui sont liées aux décisions publiques.
Cet article a pour but d'analyser tous ces différents mécanismes et
leurs effets, et balise les principales pistes envisagées dans la
lutte contre la corruption. Les effets les plus directement
perceptibles concernent l'affectation des ressources.
Indirectement, la corruption va également modifier l'environnement
économique et les perspectives des décisions des agents
économiques. Cet aspect, moins évident dans une première approche,
va s'avérer plus fondamental pour le développement et la
croissance.