Michel Aglietta * Conseiller, CEPII et France Stratégie. Contact : michel.aglietta@cepii.fr.
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Les crises à répétition depuis le milieu des années 1990 ont révélé
la vulnérabilité chronique des pays émergents à l'endettement
international. De leur côté, les pays moins avancés (PMA) ne
sortent pas d'un cercle vicieux où interagissent la pauvreté, la
dégradation de la santé publique, l'insuffisance de l'éducation, la
croissance bien trop faible, la violence politique. Les fuites de
capitaux minent les finances publiques et entravent
l'investissement dans les infrastructures sociales. La corruption
au cœur des structures gouvernementales est le trait d'union
politique de tous ces échecs. Plutôt que de la considérer comme un
effet adjacent du manque de croissance, il faut faire de la
corruption la cause première des enchaînements économiques
désastreux. Il importe donc de repérer ses effets macroéconomiques
pour suggérer des politiques plus efficaces.
Cet article analyse l'impact de la corruption sur l'endettement des
pays en développement, et teste, à partir d'un modèle, l'impact des
politiques fiscales et de contrôle des capitaux, et enfin rappelle
les conditions politiques, à l'intérieur et à l'extérieur de ces
pays, qui favorisent la lutte contre la corruption.