Carlo Scarpa
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L'écroulement de Parmalat a été, en Italie, un vrai coup de
tonnerre. Ce qui a le plus marqué les esprits est le fait que
l'acteur principal de cette histoire est une des entreprises que
beaucoup avaient montrée en exemple. Avec le recul, l'histoire
Parmalat peut être analysée sous un angle très différent et plutôt
amer. Il s'agissait d'un groupe d'entreprises, dont les ambitions
dépassaient les moyens, qui a commis une série d'erreurs, dont
certaines criantes, dans la pénétration des marchés mondiaux ; un
groupe qui s'était efforcé de dissimuler ces erreurs au moyen d'une
« comptabilité créative » qui n'a pas tardé à se transformer en une
des fraudes les plus colossales dont on ait gardé le souvenir.
C'est une histoire amère à propos de laquelle on doit se poser une
série de questions d'une importance fondamentale. La première
question est de savoir si la situation de faillite de Parmalat
pouvait être décelée avant qu'il ne soit trop tard. Ceci met en
cause de multiples responsabilités : analystes, banques, organismes
de contrôle, presse, société civile. La deuxième question est de
savoir si la communauté financière internationale peut tirer des
enseignements importants de cette histoire ; autrement dit, quels
mécanismes faut-il instituer pour protéger l'épargnant et rétablir
la confiance dans les marchés financiers. Et la troisième question
est de savoir si l'Italie a appris quelque chose de cet événement,
et si des changements sont en cours dans le système financier du
pays.