Jérôme Kohler Co-Fondateur de la Chaire Philanthropie, Essec ; directeur dune société de conseillers philanthropiques.
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Jérôme Kohler analyse les grands courants qui traversent
aujourd’hui le monde de la philanthropie. Une philanthropie dite «
stratégique », ayant une approche entrepreneuriale, utilisant
l’effet de levier et soucieuse d’efficacité de ressources rares
Jérôme Kohler analyse les grands courants qui traversent
aujourd'hui le monde de la philanthropie. Une philanthropie dite «
stratégique », ayant une approche entrepreneuriale, utilisant
l'effet de levier et soucieuse d'efficacité de ressources rares et
de l'évaluation de son impact social, a récemment émergé. Son
modèle est progressivement validé dans des champs précis,
microfinance, santé, environnement, mais elle reste assez
minoritaire, même aux États-Unis, et le fait de philanthropes
relativement jeunes. Le modèle de la philanthropie traditionnelle,
où l'acte de don est privilégié par rapport à la recherche
d'impact, reste prévalant notamment dans les grandes fortunes
européennes. Mais ces différentes catégories paraissent dépassées
par le changement d'échelle opéré par la nouvelle approche
américaine, the giving pledge, lancée par Bill et Melinda
Gates et Warren Buffett, demandant aux représentants des familles
les plus fortunées d'Amérique de se mobiliser pour donner de leur
vivant la majorité de leur fortune. Sans renier les préoccupations
d'efficacité et l'objectif de redistribution des richesses, la
démarche, qui a rencontré un succès énorme - 40 familles se sont
engagées pour un montant de 115 Md$ -, remet au centre du débat
l'idée même de don et lui donne une dimension collective.