Anne-José Fulgéras Ancien chef de la section financière, Parquet de Paris ; membre de la Commission des sanctions, Autorité des marchés financiers (AMF).
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A l'heure où les régulateurs s’épuisent à rechercher comment lutter
contre les excès sans tuer les activités qui les génèrent, un
sentiment grandit : alors que la globalisation et les nouveaux
systèmes de communication ont dopé
A l'heure où les régulateurs s'épuisent à rechercher comment lutter
contre les excès sans tuer les activités qui les génèrent, un
sentiment grandit : alors que la globalisation et les nouveaux
systèmes de communication ont dopé la capacité de nuisance des
cyniques et des francs-tireurs, éparpillé les risques, permis
l'organisation de l'opacité et pesé sur la traçabilité et les
contrôles, elle a, dans le même temps, désarmé les systèmes
traditionnels de régulation face à des acteurs qui ne connaissent
pas de frontières et qui, pour certains, jouissent d'une puissance
supérieure à celle des États. Il est grand temps de se demander
pourquoi le vrai grand blanchiment international, comme les fraudes
financières aux moyens de paiement, organisées sur un mode
industriel, passe à travers les mailles du filet. Et surtout
pourquoi les efforts coûteux déployés pour prévenir les risques
n'ont pu empêcher la série de crises et de scandales financiers qui
ont marqué le début du millénaire.