Denis Kessler Académie des sciences morales et politiques ; président-directeur général, groupe Scor. Contact : dkessler@scor.com.
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La crise a entraîné des modifications dans l'environnement
économique et sociologique, dans les comportements et dans les
technologies qui vont dans le sens d'un rapprochement entre les
banques et les assurances. Quantitativement, la demande évolue au
profit de l'assurance; qualitativement, elle tend à porter non plus
sur les produits financiers, mais sur les services financiers, ce
qui estompe les clivages traditionnels. Face à ces évolutions, les
deux secteurs sont condamnés à entreprendre de grands efforts de
modernisation et d'adaptation. Pour ce faire, chacun possède
certains avantages comparatifs. L'analyse des avantages respectifs
montre qu'un rapprochement entre banques et assurances est
probable. D'autres facteurs, internationaux notamment, donnent à
penser que les obstacles réglementaires qui s'opposent actuellement
à un rapprochement pourraient s'estomper. En outre, dans la
redistribution des cartes entre banques et assurances, des tierces
parties (entreprises, distributeurs, État) interfèrent. Au total,
l'avènement d'un secteur « unique » des services financiers dans la
décennie qui vient apparaît comme un scénario assez crédible.