Robert Raymond Directeur général honoraire, Banque de France ; ancien directeur général, Institut monétaire
européen. Contact : robe.raymond@gmail.com.
Télécharger Format PDF
Lors des dernières années, on a assisté dans de nombreux pays, et
récemment en France, à une réduction du rôle joué par les
instruments directs de la politique monétaire tels que
l'encadrement du crédit, au profit d'instruments qualifiés
d'indirects, et en premier lieu ta manipulation des taux d'intérêt
du marché monétaire.
Cette inflexion est largement commandée par le développement des
marchés des capitaux, ainsi que par l'ouverture sur l'extérieur.
Ces facteurs ont diminué l'efficacité que les contrôles
quantitatifs ont pu avoir dans le passé : le développement et la
diversification des marchés de titres ont créé des voies permettant
de contourner l'encadrement du crédit monétaire et l'ouverture sur
l'extérieur a rendu plus difficile que par le passé la déconnexion
des taux d'intérêt nationaux par l'intermédiaire de contrôles
quantitatifs. Simultanément, ces facteurs ont accru l'efficacité
d'une action par les taux d'intérêt, complétée, dans certains pays,
par le jeu des réserves obligatoires.
Cependant, si la régulation par les taux d'intérêt est devenue
quasiment inéluctable et plus efficace, elle n'en soulève pas moins
certaines difficultés, dont la principale tient à l'unicité du mode
d'intervention (action sur les taux) pour atteindre deux objectifs
: régulation de la masse monétaire interne, stabilité du taux de
change. Sans nier ces difficultés, on peut penser que, si elle
s'inscrit dans le cadre d'une politique cohérente au plan national
et d'une coopération internationale active, une politique monétaire
fondée sur les mécanismes du marché, bien comprise par les agents
financiers et non financiers, parait aujourd'hui la meilleure
technique d'intervention.