Dominique Garabiol Conseiller, Direction générale, banque commerciale et assurance, BPCE ; chargé d’enseignement, universités Paris 8 et Paris 13.
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Le développement des marchés est dû à l'importance des
déséquilibres économiques plus qu'à la sophistication des
technologies. Mais celles-ci façonnent leur architecture. Les
progrès technologiques ont conduit à la généralisation des
négociations décentralisées et continues. Améliorant théoriquement
leur efficience, cette architecture accentue concomitamment les
risques de liquidité des marchés. La fragilité systémique des
marchés financiers s'explique, de façon ambiguë, par les risques
soit de ruptures de leur continuité, soit d'emballements chaotiques
qui nécessitent d'introduire volontairement de telles ruptures.
L'accroissement des volumes, facilité par les gains de
productivité, conduisent par ailleurs à une accentuation des
risques de livraison et de contrepartie tandis que le montant des
investissements nécessaires constituent un risque financier
significatif pour les intervenants. Les progrès technologiques
affectent également leur gestion interne. L'informatique des salles
de marchés, la gestion des positions, sont plus performantes mais
les risques opérationnels s'en ressentent. La conception de
produits complexes est aussi facilitée, ce qui peut conduire à
mésestimer les risques liés au caractère virtuel des hypothèses
utilisées. A contrario, le contrôle des risques bénéficie des
progrès technologiques, mais la compréhension, au-delà des lois
statistiques, de leur nature réelle reste un enjeu crucial.