Aucun résumé n'est disponible pour cet article.
Santé : le temps du financement
Pour les économistes de la santé, le financement ne désigne pas seulement l'existence des problèmes spécifiques, oui la préoccupation d'un équilibre global recettes/dépenses.
Il est devenu une nouvelle approche, voire la nouvelle clé du fonctionnement de nos systèmes de santé et de leurs réformes.
Car, qui dit financement ne désigne pas seulement l'origine, le montant et le mode de prélèvement des ressources qui seront utilisées. Il recouvre aussi les circuits, institutions et mécanismes à travers lesquels ces ressources monétaires transitent pour aboutir à la délivrance et à la consommation de biens et de services. Or, ces modalités sont loin d'être neutres dans leur impact. Selon que ce sera ou non l'individu bénéficiaire d'une prestation médicale qui paiera tout ou partie de celle-ci, selon que cette contribution se fera globalement - à travers ses cotisations - ou au coup par coup, selon qu'elle prendra la forme d'une prime d'assurance complémentaire, d'un ticket modérateur ou d'une franchise ou d'une cotisation globale forfaitaire ex-ante, son comportement de recours aux soins en sera modifié.
Quant à l'offreur de soins, selon qu'il est rémunéré par une cotisation annuelle, un salaire ou par des honoraires à l'acte, son attitude variera sensiblement quant au nombre et à la qualité de ses prestations, ainsi qu'à leur efficience.
On l'a compris, les modes de financement des biens et services du secteur sanitaire comportent tous des incitations et des sanctions auxquels on ne s'intéresse que depuis peu.
Toutes les réformes entreprises dans les pays développés au cours des dernières années, montrent bien que les mesures prises en vue des objectifs poursuivis concernent essentiellement les modes de financement.
Le premier objectif étant l'équité et l'égal accès aux soins, c'est à travers un mode de financement qui fait place à la solidarité et aux redistributions nécessaires de ressources qu'il est poursuivi.
Le deuxième objectif, celui de la maîtrise des dépenses, a fait l'objet de mesures aussi différentes que le budget global pour l'hôpital et parfois la médecine ambulatoire, ou une participation financière accrue des consommateurs de soins.
Enfin, le troisième but poursuivi à savoir l'efficience microéconomique, fait appel à des mécanismes compétitifs entre offreurs de soins (médecins et hôpitaux), entre laboratoires pharmaceutiques, entre assureurs et à des relations contractuelles de quasi-marché entre payeurs et producteurs de biens et soins médicaux.
publication : mars 1995 416 pages
Classification JEL : I11
Classification JEL : H51 I11 I12 I18
Classification JEL : H55 J26 I1
Classification JEL : H51 I11 I18
Classification JEL : H51 I12 I18