Gérard Maarek ** Consultant en économie et en finance. Les auteurs remercient Jézabel Couppey-Soubeyran, François Meunier, Christian Pfister et Jean-Charles Rochet pour leurs commentaires.
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L'économétrie classique échoue en général à révéler un lien de
causabilité entre taux d'endettement et dépenses d'investissement,
contredisant en cela l'intuition des praticiens de la banque et de
l'entreprise. Une approche différente est proposée, qui fait
s'exprimer la « contrainte financière » non dans le taux
d'endettement, mais dans une condition portant sur la dynamique de
la dette : en régime permanent, le taux d'intérêt doit être
supérieur au taux de croissance de la dette ou encore le « solde
financier » des agents endettés, différence entre les emprunts
nouveaux et le service de la dette, doit être négatif. Or cette
règle de l'orthodoxie financière a pu être constamment déjouée
pendant les années soixante et soixante-dix, grâce à
l'administration des marchés et à la dérive inflationniste. A
nouveau en vigueur au début de la décennie quatre-vingt, elle a
obligées débiteurs à un effet d'austérité qui a porté
prioritairement sur leurs dépenses d'investissement.