Christophe Boucher * Professeur des Universités, EconomiX-CNRS, Université Paris Nanterre ; directeur de la recherche et de la stratégie, ABN AMRO Investment Solutions. Contact : cboucher@parisnanterre.fr.
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L'évaluation des sociétés de la Nouvelle économie demeure complexe
et périlleuse dans la mesure où les méthodes traditionnelles (DCF,
multiples) s'avèrent inadéquates à valoriser ces sociétés
caractérisées par l'absence de profit, l'absence d'historique,
l'absence de benchmark et pour qui les sources d'incertitude sont
multiples. La méthode des options réelles initialement développée
afin de prendre en compte l'incertitude et l'irréversibilité des
projets d'investissement est devenue un outil très prisé pour
évaluer ces sociétés. Mais la valorisation des sociétés de la
Nouvelle Économie par les options réelles relève d'une confusion
entre l'incertitude et le risque au sens de Knight (1921). Si
l'outil des options réelles s'avère précieux en situation de risque
probabilisable sur des marchés déjà bien établis, son utilisation
en situation d'incertitude radicale peut se montrer pernicieuse en
rationalisant et en légitimant la surévaluation de sociétés
derrière un outil mathématique sophistiqué et complexe.