Manuel Conthe
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Cet article jette un regard rétrospectif sur les débats qui ont
précédé l'introduction de l'euro et met en lumière les différentes
conceptions des relations entre monnaie unique et union politique
qui se sont manifestées au cours de la période de gestation du
projet de monnaie unique. D'abord, selon la « théorie du ferment »,
la monnaie unique constituait un pas décisif vers l'union
politique. En revanche, la « théorie du parallélisme » considérait
qu'instaurer la monnaie unique sans un degré suffisant d'union
politique était mettre la charrue avant les bœufs et se terminerait
sur un échec. Enfin, l'approche de « l'impulsion machiavélique »
considérait que l'union monétaire était un moyen d'intégration
économique et financière, à lui seul utile et de bon sens, mais
dont la mise en œuvre demandait cependant une forte impulsion
politique.