Jean-Baptiste Bellon Analyste financier, Trapeza. Contact : jbb@trapeza.fr
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Les groupes bancaires européens sont assez diversifiés et leur
modèle économique repose sur un socle d'activités locales et un
développement de métiers globaux. Les restructurations bancaires
ont sensiblement accru l'intensité de la concurrence sur les
marchés de banque de détail en créant des acteurs plus puissants.
Cela nourrit une pression sur les coûts unitaires des opérations
bancaires. Le mouvement lent de sortie d'activités périphériques
s'est un peu accéléré avec l'externalisation de l'informatique et
de certains traitements de masse. Cela devrait continuer avec la
prochaine phase de délocalisation. Les banques qui opéraient dans
un cadre intragroupe et intra-pays commencent à délocaliser plus et
plus loin. Au vu des annonces de Citigroup et des repreneurs d'ABN,
il nous semble que les délocalisations pourraient porter sur 10 %
des effectifs des métiers locaux. C'est beaucoup mais cela ne
représente qu'un gain théorique de 3 % ou 4 % de ROE, soit un
potentiel assez inférieur à celui des restructurations
industrielles. Par contre dans les métiers globaux, les
délocalisations suivent naturellement l'émergence des richesses des
économies nouvelles et le développement parallèle des systèmes
financiers. Ces évolutions divergentes devraient encore accroître
les « tensions » entre métiers locaux et globaux.