Agnès Labye Maître de conférences, EconomiX, université Paris Ouest Nanterre La Défense. Contact : agnes.labye@u-paris10.fr
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La microfinance renvoie, à l'origine, exclusivement à la politique
d'aide au développement.
Aujourd'hui, avec l'accroissement du chômage et de la pauvreté dans
les pays riches, nombre de ménages sont exclus de la vie économique
et donc débancarisés. Ce constat a conduit certains établissements
de crédit, dans le cadre de la politique de lutte contre le chômage
menée au sein de l'UE mais également au niveau de chaque État
membre, via des associations sans but lucratif notamment des ONG, à
s'intéresser à cette catégorie de la population. Au-delà de
l'objectif de réinsertion sociale par le travail, les banques
cherchent une nouvelle clientèle qui puisse être fidélisée. Cet
intérêt pour le microcrédit est récent dans la mesure où cette
activité n'est pas encore rentable et que les microemprunteurs sont
des agents à plus gros risque, au moins en théorie.
Cette étude se propose de donner une vue d'ensemble de la
microfinance en Europe pour s'intéresser ensuite au cas singulier
de l'Allemagne, dominé par les banques universelles, seules
légalement habilitées à distribuer les crédits. Parmi elles, les
banques mutualistes comme les caisses d'épargne jouent un rôle
central en raison de leur savoir faire et de leur forte
implantation locale.